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Emprunter plutôt qu’autofinancer

Face à la nécessité d’investir, votre entreprise a le choix de faire un emprunt ou d’autofinancer son acquisition. Alors que les taux d’intérêts sont actuellement bas, quel est le meilleur choix ? Comment optimiser l’investissement ?

Quelle différence fiscale ?

L’emprunt engendre un coût, mais permet également des économies d’impôt. En effet, les frais financiers viennent en déduction des recettes supplémentaires générées par l’investissement servant de base à votre imposition. L’accroissement de revenus implique généralement l’augmentation de la base imposable. Pour un investissement procurant les mêmes recettes, l’acquisition par emprunt permet de payer moins d’impôts. La déduction des intérêts permet d’atténuer le coût du crédit et de réduire l’impôt sur les sociétés.

Quel mode de remboursement ?

Il existe différentes possibilités de rembourser le capital emprunté. Selon la formule choisie, en empruntant une même somme à un taux d’intérêt équivalent, les intérêts à déduire différent.

  • Remboursement par annuité constante : vous décaissez périodiquement la même somme en payant majoritairement des intérêts au début puis nettement moins à la fin de l’emprunt
  • Remboursement par amortissement constant : la même somme de capital est remboursée à chaque échéance. Les échéances (capital + intérêts) diminuent donc avec le temps.
  • Remboursement in fine : vous ne payez que les intérêts d’emprunt chaque année et remboursez l’intégralité du capital à la fin.

Conseil. Lorsque vous disposez déjà des fonds choisissez l’emprunt in fine. L’économie d’impôt correspondra aux intérêts supportés multipliés par votre taux d’imposition. Sachant que vous disposez déjà des fonds vous n’aurez aucun mal à rembourser le capital au terme du crédit. Pour optimiser davantage, vous pouvez placer l’argent pendant la durée du projet afin d’obtenir une plus-value sur des titres de placement sans risque.

Emprunt total ou partiel ?

Par principe, un banquier n’avancera jamais l’argent s’il n’est pas sûr de le retrouver. L’entreprise prend des risques sur la viabilité de l’investissement que le banquier ne peut pas supporter seul. C’est pourquoi, on utilise le ratio « dettes financière/capitaux propres ». Il doit être inférieur à 1. Selon les types de remboursement, l’emprunt ne sera accordé que si l’entreprise autofinance une partie du projet, l’apport doit représenter plus ou moins 30%. Cette répartition entre l’emprunt et les capitaux propres est le levier financier. Il changera en fonction du rythme de remboursement de l’emprunt. Si le taux de rentabilité économique est supérieur au taux des intérêts d’emprunt, l’endettement du projet amplifiera la rentabilité des actionnaires. C’est ce qu’on appelle l’effet de levier.

Anticiper l’impact de l’investissement

Un besoin futur de trésorerie. Votre accroissement d’activité augmentera votre « besoin en fond de roulement ». Vos stocks et vos créances clients, c’est-à-dire le chiffre d’affaires non encore encaissé, seront plus conséquents.
Conseil. Prévoyez un peu de trésorerie pour financier le cycle d’exploitation. Par exemple, si vous vendez des marchandises, la TVA est exigible à la facturation. Cela implique de déclarer et payer la TVA le mois suivant même si le règlement de la vente est prévu ultérieurement. Un investissement ne se résume pas à l’acquisition. Emprunter alors même que vous disposez de fonds
vous permet de déduire les intérêts et donc de diminuer le bénéfice imposable et également de conserver les fonds pour anticiper un accroissement d’activité. D’autant plus que les taux sont bas actuellement !

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